À lire sur mon blog "actu décalée" ce texte...
http://actudescallees.blogspot.comLes cités s'enflamment, la misère gronde dans les rues, le chômage part à la hausse ou se réduit par la précarisation, des entreprises ferment en Europe pour s’installer dans des pays moins développés qui leur proposent - surtout - de la main d’oeuvre à très bon marché, les gens sont livrés à eux-même, l’individualisme fleuri, les religions renaissent dans leur forme la plus redoutable : les extrémismes. Face à tout cela, rien, aucune alternative n’est actuellement proposée. On entend de ci de là des propositions qui sont soit mi-chèvre mi-chou telles les théories d’accompagnements, soit des plans sur la comète de révolution communiste où tout irait tout à coup à merveille. La population est désabusée de ces deux “alternatives” et ne croit plus en un avenir heureux. Elles sont l’une d’un réalisme morbide sans ambition ; l’autre d’un rêve qui n’a pas de chance d’aboutir. Dans ce contexte, il faudrait être content et bien dans sa peau.
Mais qu’est-ce que l’accompagnement ? Quels sont ces rêves fous ? Où serait la juste mesure ? Car condamner est une chose, mais il faut argumenter ses condamnations et proposer des voies afin d’aboutir à des alternatives. C’est ce que nous allons tenté ici de faire.
Tout d'abord, nous évoquerons le concept d'accompagnement. Mais qu'est-ce que l'accompagnement ? Prenons un exemple tout concret : un enfant. L'enfant, c'est ici la société, l'individu, l'humain. Mais cet enfant a le choix entre deux chemins, deux routes - et une troisième que nous évoquerons ensuite : le premier chemin, beau et bien construit, est celui de l'esclavage, de la descente aux enfers ; le second chemin est aussi beau et bien construit, mais il est celui du progrès social et de l'unité. Le second chemin est le chemin du mieux, de la marche vers la fin de l’histoire. Ce que propose l'accompagnement, c'est de prendre la main de l'enfant pour l'aider à marcher sur le premier chemin : "Tu vas être esclave, mais on va consoler tes plaies et tes douleurs. Oui, tu vas être malheureux, tu vas saigner, mais on te donnera de quoi te soigner" ! Ce n'est pas de cela que je veux personnellement, et je crois savoir que des millions de personnes ont plus d'espérance pour leur prochain. Mais disons les choses comme elles sont, ne continuons pas plus longtemps dans la métaphore : l'accompagnement de certains hommes “de gauche” (DSK, Hollande, Roccard) aujourd’hui est celui qui nous propose de nous prendre la main pour mieux aller à l'abattoir libéral que nous concocte George W. Bush et ses sbires. Mais cela, nous sommes nombreux à le refuser. La mondialisation néolibérale nous a démontré ses ravages durant Katrina face aux images de misère que cette Amérique nous a offert. Certains me répondront que les États-Unis n'ont jamais proposé un "accompagnement". Et pourtant, à lire les propositions et à entendre les discours de la direction actuelle du PS, on a l'impression d'y trouver une grande inspiration de la politique des débuts de Clinton, avec le poil de blairisme qu'ont dû réclamer certain. Ce blairisme d'accompagnement qui ne demande qu'une chose : se faire encenser par des bobos prétendument de gauche mais qui ne rêvent en réalité que d'un monde où la justice sociale passerait derrière la croissance et les faibles taux de chômage - au prix d'une précarité record et d’une insécurité sociale au sommet. Alors je le dis sans ambiguïté et sans hésitation : non, l'accompagnement, je n'en veux pas. Adoucir les maux du système ne doit pas être la finalité d'une politique ambitieuse. Mais la ligne politique de certains est tout sauf ambitieuse : elle est prudente à outrance et timorée à excès.
Face à cela, que réclame la population dont nous faisons tous parti - plus ou moins ? La population réclame du rêve ! Le rêve est mort, mais l'absence de rêve EST mort : l'absence de rêve est la mort ! Les rêves, c'est ce dont nous avons besoin aujourd'hui. Un nouveau souffle doit naître. Certains parlent d'une société de décroissance. C'est une piste crédible et intéressante, mais pas encore aboutie, qui ne couvre pas pour l’instant tous les champs d’action d’une politique globale. Elle n’est un modèle alternatif qui se suffit à lui-même dès maintenant. Ce n'est pas une alternative politiquement applicable parce qu’incomplète au jour d’aujourd’hui. Mais il y a des espoirs. Des rêves renaissent et font peurs à certains. ATTAC - je n'en suis cependant pas - est pourvoyeuse de rêves, et c'est très bien, c'est vital. La période communiste de l'après-guerre n'a pas donné de bonnes choses, il est vrai. Mais pourquoi ? Parce que, d'un côté comme de l'autre, les choses ont été mal faites ! Du côté soviétique, un certain Staline a manipulé les doctrines communistes à ses fins - ou “à ses faims” - , qui étaient de garder le pouvoir, le pouvoir pour le pouvoir. Et cela a eu un prix : la destruction d'un modèle alternatif théorique. Du côté Occidental et Américain, la rêve communiste a fait peur à certaines catégories, qui se sont appliquées à engendrer la peur et la névrose. Ce fut la chasse aux sorcières. Ceci n'est pas bien glorieux non plus. Aujourd'hui, cette Amérique - qui a besoin de se sentir en danger - a trouvé un substitut au communisme à travers le terrorisme. Il n'y a, dans cette analyse, rien de bien nouveau ni original. La mort du communisme en tant que tel semble consommée. L'analyse Marxiste est dépassée en toute ou partie, les clivages sociaux ayant évolués et s’étant radicalement transformés. Pas tout n’est à jeter cependant. Il en va de même pour l'analyse Keynésienne : de nombreuses personnes de gauche espèrent encore par elle. Et j'en fais probablement partie (je n'arrive pas à me décider fermement sur le sujet). Mais à quand un néo-keynésianisme ? Car la force des libéraux a été celle de créer les néoLibéraux. L'évolution, pour chaque doctrine, est vitale pour ne pas mourir, pour ne pas s'asphyxier.
Si je n'arrive pas à me fixer sur le Keynesianisme, c'est que ce dernier ne sait pas me convaincre, me faire suffisamment rêver. C'est devant ce constat que ma conclusion est, là aussi, sans appel : il doit s'ériger à l'horizon un nouvel espoir, un nouveau rêve.
Cependant, nous ne voulons pas d'un rêve meurtrier ou irréaliste qui ne servirait qu'à remplir des livres théoriques dans le seul but de combler les étagères vides d’une bibliothèque. Comme nous refusons de donner la main aux "accompagnateurs", nous nous refusons d'adhérer à des rêves sans avenir. Les chimères doivent rester dans l'esprit des auteurs littéraires, et elles y ont leur place, une place fondamentale ! Une société sans utopie se meurt. Mais ma démonstration se veut, avant toute chose, politique. Je me refuse d'avancer vers des horizons chimériques d'un irrationnel total. Il faut être réaliste, espérer, rêver, avoir de l'ambition, mais dans un soucis et dans un espoir de concrétisation. À cette condition là, et seulement, il nous sera possible de contrer les offensives libérales qui sont en train de se tramer, notamment dans le but de précariser la main d'oeuvre. Je ne parle pas là de conspiration organisée, mais il y a une sorte de concordance de calendrier pour prendre de telles mesures qui m’inquiète. Il ne faut pas nous accompagner vers un néolibéralisme inefficace, injuste et absurde, qui se nourri d'absence d'État, de chacun pour soi, de communautarisme, d'individualisme exacerbé, de ségrégation sociale... Sans rejeter le libéralisme d’un bloc, celui qui nous est préparé nous le refusons vigoureusement. Aujourd'hui, la priorité de nos gouvernant est de conserver la direction des entreprises au sein de nos pays :
- Cher ministre, savez-vous que la société X de navigation n'engage plus de marins français et emploi des Chinois et des Indoues pour des salaires de misère et des conditions de travail scandaleuses et dangereuses pour leur vie ?
- Oui, mais savez-vous Monsieur que ma mesure qui autorise cela a permis de faire que les capitaux de cette société restent français ?
En clair, progrès humain ou progrès économique ? Quand le libéralisme choisit de mettre l'humain au service de l'économie, nous réclamons que l'économie soit au service de l'humain. Elle aurait d'ailleurs toujours dû l'être.
Au final, nous ne voulons ni d'un accompagnement - d'une "adaptation" - vers une société piteuse et misérable, ni de rêves illusoires qui ne font que se briser et qui brisent l'espoir. Nous voulons des discours ambitieux mais encrés dans le réel du possible. Il faut révolutionner l'imaginaire collectif afin d'offrir des alternatives au système actuel que seuls quelques privilégiés ou naïfs croient encore capable de nous conduire vers un monde heureux et fraternel.
À nous tous de tracer ce nouveau chemin la !
POUR TOUTES CEUX ET CELLES qui adhèrent à ce texte et à sa pensée, et pour la prolonger, apporter quelque chose d'utile au débat démocratique actuel, je vous invite tous à me demander l'inscription à l'eGroup "Rêve et réel" qui est en train de se constituer !
Amicalement à tous et au plaisir de réfléchir avec vous, ensemble !
ArchiArchibald